Archives de catégorie : Editions précédentes

Conférence de Didier Roth-Bettoni

Celles et ceux qui ont osé :  ces artistes qui ont réinventé les images de l’homosexualité

Magnus Hirschfeld en Allemagne dans les années 1910, Alla Nazimova à Hollywood vers 1920, Jean Cocteau en France en 1930, Dirk Bogarde en Grande-Bretagne autour de 1960, Pedro Almodovar dans l’Espagne des années 80, Eytan Fox en Israël ou Lucia Puenzo en Argentine aujourd’hui… tous et toutes ont eu l’audace folle et le courage magnifique d’inventer et de prendre en charge des images de l’homosexualité à contre-courant (ou en décalage) avec les représentations dominantes de leur époque ou de leur pays… Portrait de quelques-uns de ces intrépides…

Mercredi 8 février à 18h30, à l’auditorium de l’Espace Diversité Laïcité
Entrée gratuite

Awol

De Deb Shoval, Etats-Unis, 2016, 81 min, VOST

Un premier amour. Intense et passionné. Quand la jeune femme de 19 ans, Joey, rencontre la belle femme un peu plus âgée, sexy, pleine de vie et très attirante Reyna, c’est le coup de foudre. Joey est prête à tous les sacrifices pour être avec elle.
Cette belle histoire d’amour se passe en Pennsylvanie où la situation économique est difficile. Joey va donc décider de s’enrôler dans l’armée, qui lui paiera ses études. Un engagement de trois ans. Ensuite, elles pourront être ensemble….

Ce film a remporté le prix de la meilleure première réalisation au festival international de  TampaBay. D’une belle sensualité et hot caliente…A ne pas manquer!

Précédé de Tango de Marie Docher, France. 2016, 4 min, VOST
Chanson trippante de Kovaks ‘ My Love’. Décor blanc épuré. Deux femmes dansent un tango sensuel parfaitement maîtrisé. Frissons…

Mercredi 08 février à 20h30 au cinéma ABC

Watermelon Woman

De Chéryl Dunye, Etats-Unis, 1996, 90 min, VOST

Ce film a été le premier long métrage américain de fiction réalisé par une lesbienne afro-américaine. Le film raconte la relation amoureuse entre une femme blanche (Guenevere Turner) et une femme noire (Cheryl Dunye), qui elle-même fait un film sur la relation amoureuse entre une femme noire (« The Watermelon Woman ») et une femme blanche (inspirée de la réalisatrice lesbienne des années 30 Dorothy Azner). Cette comédie satirique, emblématique du New Queer Cinema, a marqué une génération où le militantisme féministe et lesbien se questionnait sur son multiculturalisme. Il s’est retrouvé au centre des « culture wars », qui opposèrent les conservateurs et les progressistes aux Etats-Unis dans les années 90 : Pat Buchanan, candidat présidentiel et représentant de la « moral majority », s’est en effet insurgé que The Watermelon Woman ait reçu des subventions publiques.

Teddy Award du Meilleur Film en 1996

En collaboration avec Cineffable pour les sous-titres.

Jeudi 09 février à 18h00 au cinéma ABC
Séance en partenariat avec Le 7e genre (Paris) « le ciné-club qui défie les normes »

Rétrospective Bruce La Bruce à la Cinémathèque

Du 8 février 2017 au 11 février 2017 
Voir les projections

Bruce de décoffrage

À ne pas manquer. À découvrir, mais pas pour tous les yeux. Comme souvent quand on a affaire à un artiste qui change les règles en bousculant les codes ; comme toujours quand il s’agit d’un artisan de la contre-culture et que son œuvre éclabousse le politiquement correct, Bruce LaBruce est un cinéaste qui peut déranger. Un cinéaste underground d’origine canadienne. Un cinéaste LGBT hard. La marge est ce qui fait tenir les pages ensemble, dit-on pour la recentrer. Celle de Bruce LaBruce les froisse, si elle ne les déchire pas. Au programme : homosexualité, gore, fétichisme, éphèbes, romance, zombies, sexe explicite, politique, mise en abîme du cinéma et humour. En une dizaine de longs métrages, sans compter les courts, les vidéos, les expos photos et les installations, Bruce LaBruce, depuis ses débuts fin des années 1980, a inscrit – doublement – son nom au fronton du mouvement Queer et des incontournables du cinéma underground aux côtés des Jack Smith, Kenneth Anger et autres Richard Kern ou Gregg Araki. Élève de Robin Wood, critique de cinéma fondamental dans sa lecture politique et sexuelle des films (Responsibilities of a Gay Film Critic), passé par l’école « Do it yourself » du fanzinat, Bruce LaBruce a développé un cinéma frondeur, provocant et subversif, dans lequel une charge homo-érotique (jusqu’à la pornographie) répond à une violence sociale brutale. Homosexualité radicale affirmée contre norme hétéro. Skinhead se masturbant sur Mein Kampf, fist-fucking avec un moignon, zombie ressuscitant les morts avec son sexe…, Bruce LaBruce érige l’homosexualité en arme de destruction massive contre toutes les formes de bien-pensances, faisant du vit le pied-de-biche qui fracture les tabous des morales étriquées. Après avoir imposé ses canons au New Queer Cinema avec les incontournables No Skin Off My Ass (quand un coiffeur punk désire un skin) et Hustler White (virée dans le milieu de la prostitution gay de Los Angeles), il peut se réapproprier une figure du porno gay en la mixant aux codes du cinéma d’horreur (L.A. Zombie), débouchant sur une métaphore anticapitaliste tissée dans la poésie visuelle trash de l’image numérique. Mais il peut aussi donner dans la comédie romantique taillée dans le patron du cinéma indé pour raconter l’histoire d’un jeune homme qui se découvre une attirance pour les hommes âgés et tombe amoureux d’un homme de 82 ans (Gerontophilia). Le tout sans jamais se départir d’un humour grinçant. Ce qui ne l’empêche pas de laisser sourdre une forme de mélancolie quand il aborde le monde du cinéma, que ce soit dans son autobiographie filmée (Super 8 1/2) ou à travers un film sur un tournage qui est aussi un film de zombie (Otto). Figure emblématique d’un cinéma LGBT radical, Bruce LaBruce est définitivement un cinéaste totalement iconoclaste, qui s’amuse d’une esthétique gay en même temps qu’il la crée et la réinvente. Il y a de la force visuelle dans son cinéma. Et il y a de la révolte. Il y a du Jean Genet. Mais un Genet qui ne se prendrait pas au sérieux, un Genet passé par le romantisme façon John Waters. À ne pas manquer donc.

Rétrospective proposée en partenariat avec Des Images Aux Mots, festival de films LGBT de Toulouse

Franck Lubet, responsable de la programmation

 

Hustler White

De Bruce LaBruce, Rick Castro, 1996, Can. / All, 79 min, VOSTF.

Un écrivain arrogant, Yurgen Anger (lointain écho du cinéaste underground Kenneth Anger), enquête sur les milieux de la prostitution à Los Angeles. Hollywood et porno. Volupté et douleur. À son habitude, LaBruce bricole un petit objet trash, inventif et vivifiant qui convoque aussi bien John Waters, Fassbinder, Jean-Luc Godard et Robert Aldrich. Qu’est-il arrivé à Baby Bruce ? Rien, si ce n’est qu’il filme avec joie un mémorable safari aussi incorrect que sexy.

Ce film est projeté dans le cadre de la rétrospective Bruce la Bruce à la Cinémathèque.

Film interdit aux moins de 16 ans à sa sortie

Jeudi 9 février 2017 à 19h00 à la Cinémathèque

L.A. Zombie

De Bruce LaBruce,  2011, USA / All, 63 min, VOSTF.

François Sagat est une star internationale du film pornographique gay et Bruce LaBruce aura donc eu raison de lui confier le rôle de l’ange du bizarre surgi des eaux dans la baie de Los Angeles. Démarche hasardeuse, crocs saillants et peau bleutée. On se croirait presque chez George Romero. Sauf qu’ici le mort-vivant ranime les morts de la cité des anges avec son sexe ! Aucun mot ne sera prononcé durant toute la durée des pérégrinations du zombie. De tunnels souterrains en backrooms crasseuses, un film gore fou, gay et mélancolique.

Ce film est projeté dans le cadre de la rétrospective Bruce la Bruce à la Cinémathèque.

Film interdit aux moins de 16 ans à sa sortie

Jeudi 9 février à 21h00 à la Cinémathèque

 

De l’autre Côté

De Réjane Varrod, France, 2015, 52 min

Elles ont été en couple et ont fondé une famille avec un homme pendant vingt voire trente ans, puis leur vie a basculé lorsqu’elles sont tombées amoureuses d’une femme. Elles témoignent.
C’est pendant les débats sur le mariage pour tous en France que la réalisatrice Réjane Varrod a eu l’idée de ce documentaire : « J’ai vu autour de moi des femmes et des hommes qui vivaient quelque chose dont ils ne pouvaient pas parler. (…) Quand une femme remet toute sa vie en question pour partir avec une autre femme, c’est la figure de la mère et de l’épouse qui est ébranlée dans l’imaginaire collectif. C’est pour cela qu’il est aussi difficile d’aborder le sujet. » Comment ces femmes ont-elles géré ce bouleversement ? Dans quelle mesure ont-elles pu se détacher du poids de la société hétéronormée et patriarcale ? Quelles ont été les réactions de leur entourage ? Une poignée d’entre elles se racontent face caméra, des récits parfois douloureux mais toujours animés d’une forte volonté de s’assumer, entrecoupés de documents qui les montrent dans leur vie d’avant, avec enfants et maris. Ces derniers ne sont d’ailleurs pas absents du film : même si Réjane Varrod confie qu’elle a parfois eu du mal à les convaincre, quelques ex-époux ont aussi accepté de parler.
Réjane Varrod est auteure et réalisatrice depuis une vingtaine d’années. Elle a beaucoup travaillé sur la thématique du deuil : sur la fausse-couche tardive, sur la dépression, sur le suicide. Elle a poursuivi sa réflexion sur l’âme humaine et ses fêlures en réalisant des films sur les adolescent.e.s en souffrance, sur les autistes. Ces dernières années, elle a donné la parole aux victimes d’abus sexuels pendant l’enfance et a ensuite souhaité raconter son histoire en donnant la parole à des femmes qui sont tombées amoureuses de femmes.

Vendredi 10 février à 18h00 à l’ American Cosmograph

DE L’AUTRE CÔTÉ, Extrait from Les Films du Tambour de Soie on Vimeo.

Los Tontos y los Estúpidos

De Roberto Castón, Espagne, 2014, 92 min, VOST

Sous la direction de leur metteur en scène, des comédiens préparent puis répètent des scènes pour un film. Peu à peu les personnages prennent corps et deviennent les véritables sujets du film que nous, spectateurs, regardons. Leurs vies se dessinent, dont ils cherchent à s’évader avec plus ou moins de bonheur, des vies bouleversées par le bel André, qui ne laissera personne indifférent.
Une construction en abîme pour une superbe réflexion sur l’amour, la vérité, le bonheur et bien sûr le cinéma, par le réalisateur d’Ander (primé à Saint Jean de Luz, 2009) en écho à des grands classiques, dont « Théorème » de Pasolini. Le film a été nominé à San Sebastian (2014) et au Gaudi Awards (2015).

Vendredi 10 février à 20h30 à l’American Cosmograph en présence du réalisateur

Boys’ Night

Séance spéciale courts-métrages gays : La Boys’ Night revient !!

Love Snaps de Daniel Ribeiro et Rafael Lessa, Brésil, 2016, 14 min, VOST

Rafael ne pense pas que le fait de partager des vidéos mettant en scène son petit ami sur Snapchat soit un problème, jusqu’à ce qu’il dépasse la limite de l’intimité.


1992 de Anthony Doncque, France, 2016, 25 min

1992. Martin a dix-sept ans et filme son quotidien avec sa caméra Hi8. Il filme tout et n’importe quoi, sa chambre, le monde qui l’entoure. Jamais son père. Il n’y pense pas. Un jour il rencontre Dominique. Il a vingt-trois ans et il est pion dans son lycée.


Mr Sugar Daddy de Dawid Ullgren , Suède, 2016, 13 min, VOST

Un homme d’un certain âge, Hans, cherche un nouveau départ. Il tombe amoureux du jeune Andrej. Commence alors un jeu dont il ne sortira pas vainqueur.


Alex y Eric de Leo Adef , Espagne, 2015, 11 min, VOST

Pendant deux semaines Alex et Eric se retrouvent pour baiser, mais c’est tout le reste qu’ils font à la place. Musique, conversations, films et mille autres choses, mais pas de sexe….

Lost and Found de Nizan Lotem , Israel, 2015, 8 min, VOST

Un jeune adolescent nommé Yuval rejoint dans un parc public un étranger qui doit lui rendre son téléphone portable perdu.


Herculanum de Arthur Cahn , France, 2016, 21 min

Trois « rendez-vous », deux hommes, un volcan qui gronde.


Apollon de Loic Dimitch , France, 2016, 8 min

Apollon c’est l’adolescent d’aujourd’hui. Complexé par les pressions normatives masculines il court vers la virilité, fantasmant un corps toujours plus épais, une banane toujours plus grosse.


La Tapette de Ricky Mastro, France, 2016, 9 min

Baptiste est gay mais ne cesse de rêver d’une serveuse d’un bar de son quartier. Son désir pour la jeune femme l’emporte dans un voyage qu’il n’aurait jamais imaginé.

Vendredi 10 février à 22h30 à l’American Cosmograph.

Los heroes del mal

De Zoe Berriatúa, 2015, Espagne, 98 min

Lors de la rentrée scolaire, dans un lycée de banlieue, trois adolescents se rapprochent d’une manière opportuniste et ambiguë . Ils choisissent la vengeance face aux mises à l’écart dont ils font l’objet.
Aritz, Estéban et Sara s’aventurent sur un chemin tortueux mêlant violences, conduites addictives et sexe.
La raison et le désir influent sur les trois protagonistes jusqu’à générer une confusion majeure et un point de non retour entre eux.

Une comédie dramatique qui aborde le sujet épineux de l’adolescence en manque de repères et son rapport à la bi/homosexualité.
Les acteurs de ce film ont été remarqués par la critique pour l’interprétation des rôles d’adolescents et notamment au Festival de Málaga (festival de film Espagnol), l’acteur Emilio Palacios a reçu une mention spéciale.

Samedi 11 février à 14h au cinéma ABC