Archives de catégorie : Festival 2009

Don’t go

Vendredi 24 avril à 19 h 30 – UTOPIA

Anglais ST – Amber Sharp – USA 2007 – 72 mn

Quand « Melrose Place » rencontre « The L Word » ! À Los Angeles, la vie et les amours  entre voisins d’une même résidence.

Finn’s girl

Vendredi 17 avril à 19h30 – UTOPIA

D. Cardona & L. Colbert – Canada 2008 – 88 mn

Le Dr Finn Jeffries dirige une clinique et élève seule une ado de 11 ans, Zelly, dont la mère, ancienne compagne de Finn, est morte. Devant la clinique, devant son domicile, la harcèlent sans relâche des manifestants anti-avortement.


À la suite d’une agression elle est placée sous la protection d’une inspectrice de police que Zelly adopte vite. Finn, elle, est en conflit avec tous ceux qui lui contestent le droit d’être l’autre mère de Zelly.
Zelly pourra-t-elle être « la fille de Finn » ?

Des prix et une reconnaissance de la presse bien mérités pour ce film qui met en scène des personnages attachants, incarnés par de magnifiques actrices. La vie quotidienne, le travail, la maison, les relations entre les gens, les réflexions nécessaires concernant la santé ou le droit, sont naturels et authentiques, c’est bien notre monde qui est là, dans sa vérité, sans caricature. Le personnage du père, notamment, et surtout le monde des enfants sont traités avec mesure et justesse.
L’environnement de Finn est parfois bien pesant, entre le travail de la clinique, ses recherches en biologie, le temps qui file, les difficultés de l’éducation de Zelly, le conflit avec le père de celle-ci, et surtout cette menace constante des fanas anti-avortement (les seuls affreux du film) qui la poursuivent jour et nuit. Mais il y a la tendresse qui l’unit à l’enfant, une amoureuse qui passe, l’ange gardien qui va lui permettre de renaître à l’amour. Il y a surtout ces conversations lumineuses avec les enfants ou entre eux, qui disent tout de ce qu’est, au-delà de la procréation médicalement assistée ou non, être un parent, être l’enfant d’un parent.
Et puis il y a une fabuleuse ouverture de perspectives, dans le dénouement…

Vivere

Vendredi 24 avril 21 h30 – UTOPIA

Angelina Maccarone – Allemagne 2007 – VOST – 97 mn

Francesca part dans son taxi pour Rotterdam où s’est enfuie sa jeune sœur avec son copain rocker. En route elle découvre Gerlinde, blessée dans un accident, et la conduit à l’hôpital. Mais celle-ci refuse d’y rester et s’impose dans son taxi ; elle évoque une liaison qu’elle a eue avec une femme à Rotterdam.


À l’hôtel, elles échangent des caresses mais Gerlinde repousse Francesca qui va errer dans la ville tandis que Gerlinde disparaît. Elle est cette fois pour de bon à l’hôpital après une tentative de suicide. Et c’est en en sortant qu’elle tombe par hasard sur Antonietta. Ou bien est-ce l’inverse ? Car quelle est la part du hasard dans les parcours croisés de ces trois femmes ?

L’histoire se passe à Noël, mais ce n’est pas un conte ; elle se déroule aussi sur la route, mais ce n’est pas un road-movie. Ce serait plutôt un trio musical où le thème est exposé par le personnage central de Francesca, fragile comme toutes les personnes solides, mal aimée par les autres, « ceux qui finissent toujours par partir », comme sa mère, ou qui en préfèrent d’autres, comme son père. Acceptera-t-elle, après tous ces gens qu’elle a perdus, que « quelqu’un la trouve, pour une fois » ?
Les variations, en flash-backs, racontent les histoires de Gerlinde, qui se demande si elle a encore l’âge de tomber amoureuse, et d’Antonietta qui rêve d’amour et de sa mère enfuie. La musique souligne avec intensité chacun des parcours, de l’Oratorio de Noël de Bach au blues, en passant par le Stille Nacht obsédant et discordant des familles prétendument paisibles. Et la structure du film nous renvoie, de scène en scène, à cet accident qui est dans tous les sens du terme le point d’intersection de ces trois vies. « Croyez-vous aux coïncidences ? » a été une des premières questions.

La dernière réponse concernera les raisons pour lesquelles la vie vaut d’être vécue.

À la carte (Fuera de carta)

Vendredi 17 avril à 21h30 – UTOPIA (En Avant-Première à Toulouse)

Nacho G. Velilla- Espagne – 2007 – Comédie- 111′

Au Xantarella, restaurant branché de Madrid, règne une grande agitation. Les enfants du Chef (le grand Javier Cámara, absolument hilarant) viennent de débarquer, et on annonce la venue de l’inspecteur du Michelin.


Les répliques cinglantes fusent, les amours se font et se défont, et tout le monde rit aux éclats  dans cette comédie romantique gay dans la plus tradition vaudevillesque.
Un film donc résolument ibérique, qui témoigne de ce vent de liberté et de douce folie qui souffle chez nos voisins !

Jeanne et le garçon formidable

Samedi 18 avril à 18h00 – ABC ALBAN MINVILLE

ET

Dimanche 19 avril à 17h00 – ABC ALBAN MINVILLE (suivi d’une rencontre avec les réalisateurs)

Jeanne, réceptionniste dans une agence de voyage, est à la recherche de l’homme de sa vie. Elle pense l’avoir enfin trouvé en la personne d’Olivier. Mais ce dernier disparaît de sa vie dès qu’il apprend qu’il est atteint du sida. Jeanne tente alors de retrouver sa trace.


Comme un hommage à Jacques Demy et ses « Parapluies de Cherbourg », Ducastel et Martineau réalisent ici la synthèse d’un sujet grave, le sida, traité sous la forme agréable et légère de la comédie musicale.

Eh bien, ça fonctionne parfaitement ! Le spectateur est emporté dans un univers cohérent où la douceur des airs exprime le désarroi ou la confidence, où la joie se défoule en danses pleines de vitalité. Les paroles de ces chansons prolongent naturellement le dialogue, et les couleurs acidulées soulignent pour nous que le monde intérieur peut n’être pas à l’unisson du monde extérieur, mais que ce dernier n’en existe pas moins. Et que la vie continue.

Il ne s’agit pas pour autant de penser que les réalisateurs se contentent de cette originalité de forme pour ne pas creuser la psychologie de leurs personnages. Bien au contraire, on assiste à toutes les sinuosités de l’état d’esprit des différents protagonistes, de la dénégation à l’acceptation, et le courage que requiert le rôle de chacun. Mathieu Demy est émouvant, Virginie Ledoyen lumineuse, et Jacques Bonnaffé aussi crédible dans son rôle de militant et ami solide qu’il l’est dans le rôle de l’amant allumé de « Crustacés et coquillages ».

En fin de compte, un film qui fait du bien.

Drôle de Félix

Lundi 20 avril à 20h30 – ABC Alban Minville

Pour faire la rencontre de son père qu’il ne connaît pas, un jeune Dieppois se rend à Marseille.


Il choisit l’auto-stop comme moyen de transport et n’hésite pas à emprunter des chemins de traverse. Parti pour faire la connaissance de son père réel, c’est en fait une famille idéale que Félix se construit tout au long de son trajet : un petit frère, une grand-mère, un cousin, une soeur…

Corazones de Mujer

Dimanche 26 avril à 14h30 – Les Abattoirs

Tourné avec trois franc six sous, Corazones de mujer est un véritable petit bijou. Le film raconte l’histoire de Shakira, travesti italo-marrocain et couturier fort prisé à Turin, qui décide d’aider Zina, une de ses clientes, sur le point se marier à un homme qu’elle n’aime pas alors qu’elle n’est plus vierge.


Ensemble, ils s’embarquent dans un voyage vers Casablanca, où la jeune fille pourra se faire recoudre l’hymen. Un road movie lumineux, qui aborde avec légèreté, humour, mais aussi avec profondeur et justesse des thèmes sensibles comme l’homosexualité et la condition de la femme dans le monde arabe.

Shelter

Lundi 20 avril à 20h30 – Le Ramier

Peut-on faire un festival de films LGBT sans aborder la question du coming out et de la découverte de soi ? De toute évidence, non, surtout quand il s’agit de Shelter, LE film de l’année sur le coming out.


Venez donc suivre l’évolution de Zach, jeune artiste et surfeur, un peu rêveur, qui a du mettre d’un côté sa vie personnelle pour s’occuper de son neveu et de son père malade, du moins jusqu’à l’arrivée de Shaun, le grand frère de son meilleur ami, qui ne le laissera pas insensible.
Tendre, terriblement sexy et au ton toujours juste, Shelter relance avec succès ce genre parfois un peu formaté des teen movies, le tout devant un océan pacifique omniprésent.

Presque rien

Samedi 18 avril à 21h00 – Cinémathèque

Sébastien Lifshitz – 2000. France. 100 min.

Avec Jérémie Elkaïm, Stéphane Rideau

Deux jeunes. On pourrait dire que l’un est homosexuel et que l’autre n’en sait rien, ou n’en veut rien savoir. Ils se rencontrent et le passage à l’acte a lieu : presque rien, en somme – si ce n’est que ce « presque rien » est un basculement définitif et mortifère pour celui qui le vit…


Un film culte qui a marqué toute une génération d’homos…
En présence du réalisateur.

Coup de foudre

Samedi 18 avril à 19h00 – Cinémathèque

Diane Kurys -1982. France. 110 min.

Avec Miou-Miou, Isabelle Huppert

Lyon, années 50. Deux femmes mariées se rencontrent. Une amitié de plus en plus forte les unit.


Et lorsque l’une quitte son mari pour aller à Paris, l’autre fait de même et ma rejoint. Le regard aiguisé de la cinéaste construit le portrait d’une liaison qui, pour n’être pas sexuelle, n’en va pas moins au-delà des amitiés ordinaires.

Un classique, désormais, récompensé par le FIPRESCI au Festival international du film de Saint- Sébastien en 1983, le prix de l’Académie nationale du cinéma la même année, et une nomination aux Césars du meilleur film et du meilleur scénario en 1984.

Explicitement, Diane Kurys nous raconte l’histoire de sa mère. Autant dire que cela est mené avec un constant souci de vérité, et dans un respect total des personnes. Aucun des protagonistes n’est caricaturé, ni désigné comme coupable. Les événements s’enchaînent ainsi parce qu’ils sont logiques., et cette logique se fonde dès le début sur l’Histoire.

Reconstitution des années de guerre, le camp de Rivesaltes, la fuite en Italie, l’acte de résistance spontané au cours duquel Madeleine va perdre son amour. Reconstitution aussi de la vie quotidienne de la petite bourgeoisie des années 50, les rapports avec les enfants, le machisme ordinaire et inconscient, la conception du travail des femmes, les conventions sociales.

Justement, ce sont ces conventions qui vont voler en éclats avec ce « coup de foudre ». Oh, ce beau regard que pose Madeleine (Miou-Miou) sur Léna (Isabelle Huppert) lors de leur première rencontre ! À partir de là, une lente évolution va s’opérer, fondée certes sur l’ambiguïté de leur complicité de mères de famille et d’épouses plus ou moins fidèles. Mais l’émancipation de Léna, dans le sillage de Madeleine, va se faire parallèlement au développement d’une véritable histoire d’amour, qui est marquée par tous les topiques de l’histoire d’amour : le premier regard, la cristallisation, les projets, la séparation, les retrouvailles.

Elles ne se marièrent pas et avaient déjà des enfants…