Coming out in the movies
ou quand le cinéma sort l’homosexualité du placard
Au tournant des années soixante, quelque chose se met à bouger du côté de l’homosexualité dans le cinéma occidental. Rarement nommée en tant que telle, elle ne se montrait que sous les espèces dominantes de l’« efféminé » (qui vire facile « tarlouze »), de la « garçonne » (qui se retrouve vite fait « camionneuse ») et du « pervers » (aussitôt estampillé comme l’essence même du Mal et donc bon pour la guillotine) – et ces représentations fantasmatiques vont perdurer sur les écrans. En fait ce qui sort lentement du placard, c’est l’homosexualité elle-même : des personnages qui se définissent en tant que tels et une identité sociale problématique à assumer : la criminalisation juridique des actes « contre-nature » n’y est pas pour rien tant elle justifie une « homophobie » générale d’autant plus violente qu’elle ne peut se penser comme telle : ça ne se dit pas parce que ça n’a pas de nom. En ce début des années soixante, ces deux films présentent deux visages de l’homophobie – la rumeur et le chantage – pour en dénoncer la malfaisance mortifère. Qu’ils viennent l’un de Grande-Bretagne, où l’homosexualité est passible d’emprisonnement, et l’autre des États-Unis, où la Censure cinématographique (le Code Hays) en interdit toute mention ou allusion, n’étonnera que les « franchouillards » de la pensée.
LA RUMEUR Mardi 3 février à 19h
LA VICTIME Mardi 3 février à 21h
La soirée et les séances seront présentées par Franck Lubet et Jean-Paul Gorce, chargés de programmation à la Cinémathèque.
Un ticket combiné pour les deux séances sera disponible au prix de 10 €.
Prix de chaque séance seule : 6,50 € (5,50 € tarif réduit)